La bataille du Fort Driant
By thanksGIsles combats au jour le jour du 17 Sept. au 8 Déc. 1944
En annexe : Visualisation de l’ordre de bataille de la 5 ème Division d’Infanterie US en 1944
Pour une meilleure compréhension des différentes actions et combats, une possibilité de visualiser une carte des ouvrages du Fort est possible à certains endroits en cliquant sur la carte miniature présente. Pour le retour à la lecture, il suffit de cliquer sur le lien correspondant à la date de la lecture.
Le 17 Septembre 1944 :
Les américains, après l’échec de la Tête de Pont de Dornot, du 8 au 15 Septembre, et les difficultés de celle d’Arnaville qui est en cours, se rendent compte que le Fort Driant est une sérieuse épine dans leur pied et qu’il faut la supprimer.
Le Fort a résisté à l’infanterie et à l’artillerie et l’Etat Major pense que c’est grâce à l’aviation que se jouera la réussite.
Le Général Walker prévoit donc, pour le 21 Septembre, une attaque simultanée par l’aviation, l’infanterie de la 5ème Division et la 7ème Division Blindée : D’abord interventions de bombardiers lourds, puis une première vague d’attaque de l’infanterie soutenue à la fois par l’artillerie et des bombardiers moyens. Viendrait ensuite l’assaut ultime par l’infanterie.
Mais la hiérarchie du 12 ème Army Group (aviation) modifie la donne en précisant que seuls des bombardiers moyens interviendraient et encore, si aucune priorité n’est donnée ailleurs et si la météo le permet.
Pour l’aviation, en effet, il y avait des objectifs différents : la région d’Aix la Chapelle et le percement de la « West Wall ». Le soutien aérien ne pourra être accordé qu’au jour le jour.
Cette opération porte le nom de code : « Opération Thunderbolt ».
Le Colonel Yuill, commandant le 11ème Régiment d’Infanterie est persuadé que le Fort va céder et soumet l’idée à la 5 èmè Division.
Les estimations par les américains des forces allemandes qu’ils ont en face, font que seul un bataillon participera à l’attaque.
Un autre problème subsiste : personne ne dispose des plans détaillés du Fort. On utilisera donc des cartes routières au 1/50 000 mais ces cartes sont trop peu détaillées pour une exploitation correcte. A Paris, on trouve des cartes de la région au 1/20 000 que l’on fait rapatrier sur le secteur.
On retrouve aussi le Commandant Nicolas, un officier français, qui a été responsable des travaux de réfection de la ligne Maginot. Il est affecté au XXème Corps US comme « conseiller technique ».
Interviennent aussi dans cette histoire de plans, deux autres français : M. Tonnelier, ex directeur du Service d’Entretien du Q.G. du Génie de Metz et qui possède une grande connaissance des fortifications messines et surtout le Colonel Collier, ancien Commandant du Génie de Metz. Collier avait « planqué » les plans des forts avant l’occupation de 1940. On récupère ces plans et une équipe d’étude est crée.
Les plans sont retravaillés pour être exploités par la troupe et quadrillés pour des repérages destinés à l’artillerie. Des maquettes sont construites. La reconnaissance aérienne valide le tout.
Lieutenant Général Walton H. Walker un fidèle parmi les fidèles a tel point qu’il est surnommé : Patton’s Bulldog.
Ici avec Patton
Le 26 Septembre 1944 :
Les chasseurs bombardiers interviennent à la fois sur Driant mais aussi sur le Groupe Fortifié Verdun (Forts Sommy et St Blaise). Ils lachent des bombes au Napalm, mais le ciel couvert gêne les interventions.
C’est le 405th Figter Group basé à Saint Dizier qui est chargé de l’attaque. Elle se déroulera en 3 parties :
1 Première attaque menée par le 511th Fighter Squadron : 12 avions P 47 Thunderbolt
4 P 47 emportent 2 bombes explosives de 450 kg chacun
8 emportent chacun 1 bombe au Napalm
2 avions armés des bombes de 450 kg ne décollent pas, en panne
Résultats : 4 bombes de 450 kg et 6 au Napalm touchent la cible
2 Deuxième attaque 5 minutes plus tard par le 510th F.S. (P 47 toujours)
6 bombes de 450 kg et 8 au napalm
3 Troisième attaque par le 509 th F.S.
7 bombes de 450 kg et 7 au Napalm
Ces attaques sont effectuées à basse altitude et sans perte
Ci dessous : Bombe au Napalm sur le Fort St Blaise.
Un deuxième P47 descend en piqué pour larguer sa propre bombe.
Le 27 Septembre 1944 :
Le ciel est enfin dégagé et l’aviation reprend ses bombardements qui cesseront vers 14 h 15, heure décidée de l’attaque.
Y participent le 2ème bataillon du Colonel Yuill renforcé par une compagnie de Tanks Destroyers et une compagnie médicale.
Le 19ème d’Artillerie (19th Field Artillery Battalion) est chargé de la couverture de protection et l’artillerie de la Division est en attente, prête à seconder.
L’artillerie entre en action (8 batteries) à l’aide d’obusiers de 200 et de 240 mm.
Deux compagnies, la E et la G, sont prêtes, rassemblées au bas du Fort côté Sud-Ouest.
Les allemands encaissent en silence.
A l’heure décidée, les Gi’s s’élancent…pour se retrouver face à un feu nourri de toutes les armes dont les allemands disposent.
Le Chemical Compagny crée un écran de fumées pour protéger de la vue l’avance des soldats qui arrivent au réseau de barbelés devant la douve du Nord-Est des casernes centrales.
Mais cette zone est sous le feu des bunkers bien camouflés et l’avance est stoppée à 300 m des ouvrages.
Les Tanks Destroyers essaient de s’approcher des casemates, ouvrent le feu mais ne font que peu de dégats sur le béton armé.
Les hommes creusent alors des trous individuels (Fox Holl) et se rendent compte que leur progression s’arrête là.
A 18 heure 30 l’ordre de repli est donné. Le matériel de démolition est abondonné sur place. Les US laissent 18 hommes tombés sur le terrain.
Au cours du débriefing de l’attaque, une conclusion s’impose : les barbelés et la profondeur de leurs réseau sont un obstacle majeur. On ne peut s’approcher des ouvrages pour utiliser les torpilles bangalores, ces tubes explosifs qu’on glisse dans les ouvertures des ouvrages. (voir page spéciale : les armes utilisée au Fort Driant)
La 5ème Division depuis le débarquement a subi plus de 3056 tués, blessés ou disparus et elle est alors considérée comme « affaiblie » par l’Etat Major.
Les estimations faites le 17 Septembre se sont avérées fausses et les américains ont oublié un principe d’école : pour enlever une position retranchée et fortifiée, il faut un rapport de force de 1 à 3 de la part des attaquants.
Le 28 Septembre 1944 :
Rencontre au sommet. Patton, Walker et Irwin évaluent les résultats de la veille. Irwin émet quelques réserves vu l’importance des pertes du 27. Walker, lui, trouve que ses troupes et leurs chefs manquent d’agressivité. Mais tous constatent que ces barbelés sont un problème sérieux d’autant plus que les reconnaissances aériennes ne permettent pas de les déceler.
Le réseau de casemates et leurs souterrains à sorties secrètes sont également évoqués, car c’est ce jour que le plan détaillé du Fort est enfin obtenu.
La décision est prise de reprendre l’attaque le 29, mais Patton tempère et décide d’attaquer le 3 Octobre. Ce sera une attaque à la fois de blindés et d’infanterie. Y participeront :
- Le 2ème Bataillon renforcé par la Compagnie B du 1er Bataillon avec comme objectif l’angle Sud-Ouest.
- La Compagnie E retrouvera le coin déjà connu du Nord-Ouest.
- La Compagnie G sera en renfort prête à exploiter les premiers signes de dominations des autres Compagnies
- Les blindés seront en soutien direct : 11 chars moyens, 5 légers, 4 obusiers auto-moteurs de 105 mm et 2 Tank Doozer (blindé équipé d’une lame de bulldozer à l’avant ) qui seront chargés de combler les fossés.
- L’artillerie de tout le Corps d’Artillerie sera sollicitée.
- Le Génie devra s’occuper des barbelés.
- Le Chemical déployera un écran de fumée conséquent
- Le tout commencera avec un bombardement aérien d’importance.
Rencontre des officiers de la 5 ème division dans un bunker situé à la Croix Saint Clément pour la préparation de l’attaque du 3/10
Le bunker est situé à environ 3,5 km du Fort direction Gorze (Sud Ouest)
Du 28 Septembre au 3 Octobre : les préparatifs
Ceux du Génie : Tout un arsenal se prépare dans un seul but : détruire les barbelés. On prépare les classiques « Torpilles Bangalores », des perches, des sacs d’explosif, des lance-flammes et chose nouvelle : des « Snakes »
Il s’agit de tubes métalliques de diamètre 150 mm soudés l’un au bout de l’autre sur une longueur de 16 m et bourrés d’explosifs. Ces tubes doivent être fixés à l’avant d’un char, glissés sous le réseau de barbelés. Leur explosion doit y ouvrir une brêche dans laquelle les fantassins pourront passer. Ces tubes viennent très probablement de l’usine de Pont à Mousson, proche.
Le génie soude les tubes formant les « Snakes »
Fixation d’un « Snake » à l’avant d’un Sherman sous le regard
interrogatif des tankistes.
Les missions détaillées des blindés :
A : Percer les défenses et les réseaux de barbelés à l’aide de 3 « Snakes » et du système « Hedgecutters » (gigantesque coupe-haies monté à l’avant des blindés)
B : Neutraliser les « Pillsbox » (abri fortifié) et les bunkers par l’utilisation de canons de 76 mm à haute vélocité montés sur les chars.
C : Soutenir l’infanterie
D : Assurer le ravitaillement des troupes engagées sur le Fort. Ce seront les chars légers « Stuart » de la D Companie qui auront cette tâche.
Les moyens :Le 735 th Tanks.Bat. engagera 15 chars Sherman soit
- 11 chars M4 A3 avec canon de 76 mm
- 4 chars Sherman avec obusier de 105 mm en tourelle
- 2 Tankdozers
Points particuliers : les 15 chars sont divisés en 3 sections de 5 blindés chacune.
A la demande de l’infanterie, des grands numéros sont peints sur les tourelles pour mieux les identifier. De 1 à 11 en blanc pour les 76 mm et de 1 à 4 (couleur ?) pour les SP. 105 mm. De plus, les chars des chefs de section auront leurs numéros de soulignés.
Un char aura un équipement radio plus complet pour assurer la coordination de l’ensemble des forces.
Tankdozer
Sherman M4 équipé edgecutters
Le 3 Octobre 1944 : l’attaque (Visualiser la carte détaillée de l’attaque)
Le soutien aérien n’est pas au rendez-vous : mauvaise météo. Seuls quelques chasseurs bombardiers lachent des bombes au Napalm. L’attaque est effectuée par le 405 F.G. qui largue, vers 10 h 15, 22 bombes de 225 kg.
A 12 h le général Irwin lance ses troupes mais tout commence plutôt mal.
Les chars :
Les « Snakes » se sont détachés des chars ou se sont cassés à cause des irrégularités du terrain pour être finalement abondonnés sur place.
Les Tankdozers sont tombés en panne : un mauvais choix de chenilles (des chenilles en acier à la place de chenilles en caoutchouc) et du manque de puissance de leur moteur Continental fait qu’ils vont patiner sur le sol rocailleux. Les conducteurs vont emballer les lourds engins avec pour résultats de casser la boîte de vitesses pour l’un et l’arrivée d’essence pour l’autre. A 15h57 ils sont déclarés « hors action », et à 16 h15 Irwin demande à ce que 2 autres tankdozer soient trouvés au plus vite.
Les blindés équipés d’edgecutter écrasent les barbelés, ouvrent un passage que la Compagnie B emprunte pour attaquer les casernements 3 et 4 en laissant les casemates à d’autres. Les allemands répliquent à l’arme légère.
Les chars jouent « la chèvre » en concentrant les tirs sur eux et permettent aux soldats d’atteindre l’objectif vers 14 h.
Concernant les blindés toujours, le premier à avoir écrasé les barbelés saute sur une mine.
Détails de l’engagement et des pertes :
Le 735 th a perdu : 6 chars M4 A3 76 mm; 3 chars Sherman 105 mm, 2 tankdozers et 3 chars « Stuart » sont endommagés par l’artillerie.
La partie Nord du Fort : Ce sont les 76 mm immatriculés de 1 à 4 plus 1 SP 105 mm qui sont engagés dans le secteur. Un seul sera détruit : le N° 3 du S/Lt Jones. Il reçoit un tir de Panzerfaust dans la tourelle alors que juste avant, un autre tir est passé juste au-dessus. Les 3 hommes dans la tourelle sont blessés. L’assaut sera stoppée car une contre attaque allemande se développe sur le flanc gauche et les chars, appelés, font alors mouvement vers elle.
La Batterie D : Ce sont 6 chars qui sont détruits autour de cette batterie : 3 Sherman 76 mm et 3 SP 105 mm.
- Un SP 105 mm brûlé (?), un détruit par l’artillerie (1 homme tué), 1 capturé avec l’équipage fait prisonnier.
- Un M4 A3 76 mm détruit par un tir de char allemand dans la tourelle ( 3hommes tués) et deux détruits par des tirs de Panzerfaust.
Le génie : Le génie ne parvient pas à faire sauter les blokhaus malgrés des tentatives agresives et répétées.
La Compagnie E: Elle est chargée du secteur Nord-Ouest.
Elle s’empêtre dans les barbelés pour être ensuite accueillie par le même déluge de feu que la dernière fois. La pente, fort raide, ne permet pas aux blindés en appui de jouer leur rôle et ils se contentent de nouveau de tirer sur les casemates.
Les hommes s’enterrent dans des trous individuels, sous une pluie de balles. La relève n’arrivera que 4 jours plus tard.
La compagnie E : perd 55 hommes au cours de ces combats qui font l’essentiel de l’attaque.
Les bunkers et casemates sont un vrai casse-tête :
Soit ils sont encore occupés, les Gi’s attaquent à coup de grenades au phosphore, de lance-flammes et investissent des locaux …vides. Les allemands ont utilisé les sorties camouflées, les tunnels, etc…
Soit ils paraissent vides et des lancers de grenades en sécurité font apparaître des soldats allemands blessés.
Cette structure du Fort va poser, tout au long des attaques en surface des Gi’s, des problèmes et des surprises. Un blockhaus libéré, donc sans danger se retrouve à nouveau sous occupation allemande et du coup devient suspect et dangereux.
La compagnie B : (Angle Sud-Ouest)
La tentative de pénétrer dans les bunkers 3 et 4 ne réussit pas. Les constructions sont solides et bien conçues. Les chars s’en approchent à près de 30 m et leurs tirs ne provoquent que de petits éclats dans le béton.
L’enthousiasme des américains commence à baisser et le moral chute encore plus quand ils reçoivent, en plus des tirs des armes propres du Fort, celui des Forts avoisinnants et ceux de l’artillerie allemande basée dans la banlieue de Metz.
Il faudra la découverte sur le toit du bunker 3 par le Gi’s Holmlund, après une escalade non sans danger, de bouches d’aération. Les couvercles sont démontés et les ventilations sont bourrées de Torpilles Bangalores. L’explosion fait trembler tout l’ouvrage et les allemands finissent par se rendre. Les américains découvrent alors que seuls les blessés se sont avoués vaincus et que la majorité de l’effectif a rejoint le bunker 4 par les souterrains.
Holmlund sera récompensé par son exploit en recevant la « Distinguised Service Cross » mais sera tué plus tard, sur le même toit en vérifiant une position de sa section.
La « 4″ est impossible à escalader car le toit est sous les tirs croisés (et précis) d’armes des autres ouvrages.
Un tir direct sur la porte par un char 105 mm la fait sauter. Les 4 survivants de la section pénètrent à l’intérieur et réussissent, pièce après piece, à investir l’ensemble.
Une autre section de la Compagnie B part s’occuper de la Batterie E. Elle dispose de lance-flammes ( 4 au total mais un seul est en état de marche correct). Le lieutenant Van Horn réussit à forcer la portes des barraquements principaux aidé par un seul homme le couvrant. Ils tombent tous les deux.
Le commandant Anderson, commandant la B, s’aperçoit alors que toute la compagnie est dispersée dans le Sud du Fort. Il organise alors la position en défense afin de tenir le terrain conquis. Tout cela sous le feu de l’ennemi qui n’arrête pas et qui s’intensifie même.
Son PC sera le Bunker 3, blindés en position tout autour et protégé par l’infanterie installée à l’extérieur dans des trous individuels.
La compagnie G : : Elle est dirigée par le Capitaine Gerrie (héros distingué lors de la tentative de Tête de Pont de Dornot)
Elle arrive au sommet du Fort vers 17 h. La nuit tombe et les soldats se retrouvent, sans le vouloir, sur le flanc droit de la Compagnie B. Les hommes de la G sont pour la plupart de jeunes recrues sans expérience.
Dans la nuit du 3 au 4, les allemands, toujours maîtres de la route venant d’Ars et menant au Fort ainsi que de la partie basse du ravin de la Mance, profitent de l’obscurité pour renforcer l’effectif du Fort. Ils empruntent les tunnels, et semblant surgir de nulle part, lancent des attaques conséquentes.
La Compagnie G vacille dangereusement , mais le jour se lève.
Deux soldats US équipés de lance flammes écoutent les explications du « mortier »
Un gi’s en progression sur le toit d’une batterie. Il est équipé d’un mitrailleuse lourde
Le 4 Octobre 1944
La Compagnie G, très malmenée dans la nuit, voit les renforts arriver. Il s’agit de la Compagnie K du 2ème Régiment d’Infanterie.
Les américains réussisent à tenir le Sud du Fort : 3 Compagnies ont participé à l’attaque et 2 ont subi des pertes importantes (110 hommes).
Les allemands, eux, sont à l’abri, grâce aux protections du Fort. Les élèves officiers font preuve de courage et de tenacité et pour eux, les casemates perdues la veille, n’ont pas de rôle primordial dans la défense du Fort.
Patton s’entête à vouloir à tout prix conquérir le Fort : « Même si ça doit prendre tous les effectifs du XXème, je ne permettrai pas qu’une attaque menée par elle échoue ! « .
La journée se passe pour les américains à tenter vainement de pénétrer dans les batteries et casernements principaux pour finalement se protéger dans des abris de fortune ou dans des trous individuels.
Les allemands, eux, font en sorte que la surface du Fort devienne impossible à fréquenter : seuls les chars permettent le ravitaillement en armes et en nourriture des Gi’s.
Dès la tombée de la nuit, les allemands, connaissant parfaitement le terrain, ressortent par les ouvertures secrètes, s’infiltrent dans les lignes US en créant, une fois de plus, surprises, confusions et pertes importantes.
De plus, les communications dans le Fort lui même et avec l’arrière fonctionnent toujours et permettent une excellente coordination des interventions.
C’est au cours de cette journée que les américains, grâce aux prisonniers faits, sont renseignés sur les unités et les effectifs défendant la zone du Fort. Ils apprennent aussi l’inefficacité des tirs de l’artillerie ainsi que le peu de pertes dues aux attaques aériennes. Enfin des précisions intéressantes leur sont données sur la défense des entrées des différents ouvrages et surtout que si les batteries sous coupelles du Fort restent silencieuses, c’est que les obus dont elles disposent sont françaises d’origine et que des fusées adéquates sont introuvables.
Le 5 Octobre 1944
L’artillerie allemande des environs (Fort Jeanne d’Arc en particulier) reprend le Fort comme cible ainsi que les chemins venant de Gorze et par où arrivent les américains.
La Batterie Moselle est également utilisée pour « casser » le bois au Sud-Ouest et créer ainsi des obstacles supplémentaires à la progression des renforts US
Les rapports du Capitaine Gerrie arrivent alarmants voire défaitistes au Q.G. : demande de repli, de bombardements massifs, de renforts immédiats; constatation d’impuissance face à la solidité des murs et des toits (1,80 m d’épais pour les uns et 4,50 m pour les autres) .
Les Compagnies B et G ne comptent plus qu’une centaine d’hommes à elles deux.
Irwin décide alors de rappeler les troupes en place et d’envoyer des remplaçants. Il organise une « Task Force » commandée par le Général Warnock dont la tâche unique sera la chute du Fort.
Dans la nuit du 5 au 6, le Bataillon du 11ème Régiment d’Infanterie est relevé et remplacé par le 1er Bataillon du 10ème Régiment d’Infanterie.
Le 6 Octobre 1944
Au matin, le 3ème Bataillon du 2ème Régiment d’Infanterie arrive à son tour en renfort.
Les 1er Bat., le 3ème Bat. et la totalité du 7th Combat Engineer Battalion forment la « Task Force » prévue la veille.
L’attaque doit être relancée le lendemain mais on s’oriente vers une tentative de pénétration des galeries et autres souterrains car la surface du Fort, en pleine journée est impraticable.
Dès l’aube, des patrouilles allemandes lancent de brèves contre-attaques, appuyées par deux canon automoteurs.
L’Artillerie US se concentre pour soutenir l’Infanterie et tenter de détruire les batteries allemandes ainsi que celles des environs. Tout le Corps d’Artillerie, tout calibre confondu, est regroupé mais le Fort lui même ne semble pas vraiment souffrir. A tel point que les tourelles blindées des toits se relèvent en position de tir et répondent aux tirs Us dans un combat d’artillerie sans précédent. Les allemands ont donc trouvé des fusées permettant l’utilisation des obus à leur disposition.
Il faudra attendre la fin du Fort pour s’apercevoir que plusieurs canons avaient quand même subi des dégats conséquents.
Les Gi’s réussisent à neutraliser et à occuper un bunker « clé » au Sud de la Batterie E.
L’action des chars US : Le matin du 6, les tanks N° 6 (souligné donc Chef de Section ), 7 et 8 avancent pour soutenir l’action des hommes d’Infanterie mais à 8 h 45, le char de tête, celui du Lieutenant Town est touché à une chenille. Char allemand ? Panzerfaust ? Mine ? Les avis divergent, mais il semblerait qu’à la vue de l’état des chenilles et du train de roulement, ce serait une mine dans un premier temps puis qu’ensuite il ait subi un tir d’achèvement. Le vétéran Tom Tucker parle d’un char allemand, le lieutenant Town parle d’un tir de « Bazookamann). Bref, il se retrouve immobilisé au milieu du passage et les deux autres blindés qui suivent, bloqués décident de faire demi-tour pour se mettre en position défensive près de la Caserne S.
Le char N° 11 (souligné) du Lt Bauer reçoit l’ordre radio de se dégager des combats dans la partie Sud pour rejoindre le PC US qui se trouve dans la partie Nord. Ne le voyant pas arriver, une patrouille est envoyée à sa rencontre. Elle trouvera l’engin immobilisé avec un impact dans la tourelle. Le Lt Bauer et un membre de l’équipage sont retrouvés morts dans le char.
Un autre chef de char qui avait oublié de déployer un panneau de reconnaissance aérienne sur son tank a été gravement touché par un tireur d’élite allemand alors qu’il sortait de son blindé pour mettre le panneau en place.
L’aviation : Les avions placent ce jour 3 coups directs dans le coin Sud-Est du fort et observent aussitôt après les mouvements des chars US. Ils lachent aussi 16 bombes de 225 kg puis pratiquent le « Strafing » : attaque de cible au sol par l’avion volant à basse altitude, soit avec leurs armes automatiques soit avec des bombes.
Le 7 Octobre 1944
Le plan de bataille du jour est la combinaison d’attaques en surface et dans les souterrains car les plans révèlent qu’il existe des tunnels entre les bunker 3 et 4 vers les Batteries P et D ainsi que vers les casernements centraux.
Le bunker pris la veille est occupé et servira de liaison téléphonique avec le Q.G.
Ce téléphone servira souvent la nuit du 6 au 7. Mais retourné avec le bunker lui même dans les mains allemandes, il est utilisé par un officier parlant couremment l’anglais. Les allemands apprennent ainsi les conditions de l’attaque de la journée et l’effet de surprise ne jouera pas. Bien au contraire.
A 10 h toute la partie Sud est reprise alors qu’elle avait été abondonnée lors du repli du 11 th Ing. Reg. le 5 octobre.
Dans l’après midi, les allemands attaquent des deux côtés à la fois, défont deux sections et font prisonniers le commandant de la Compagnie B ainsi que deux observateurs d’artillerie.
Les américains du 1er Bat. et du 3ème Bat. parviennent à tenir le terrain en surface mais sans contenir le moindre mètre supplémentaire.
Sous terre : Malgré l’opposition du commandant français (l’expert du Fort) la Compagnie Cdu 10 th Inf. Reg. et le génie entre par le Bunker 4 dans le tunnel mais se heurtent au bout de 60 m environ à une porte blindée fermée qui s’oppose à la progression.
Les hommes du Génie, malgré les conditions pénibles réussissent à percer la porte en acier de 50 mm d’épais pour trouver derrière un empilement occupant tout le couloir (3 m de haut pour un mètre de large) et ce sur plus de 7 m de long. Il s’agit de vieux canons et de débris divers qu’il faudra découper au chalumeau et faire sauter. Ce travail de déblaiement durera jusqu’au 8 Octobre au matin.
Les conditions sont extrèmes, les fumées des explosions mélées à celles des chalumeaux sont telles que les hommes doivent évacuer le tunnel à chaque explosion de nettoyage malgré les masques à gaz peu efficaces.
De plus, dans le tunnel, côté allemand, des bruits divers font craindre une contre attaque.
Le Génie place une « BeeHive », une charge explosive de 30 kg srnummée « Ruche d’abeilles ». A l’explosion, les fumées envahissent non seulement le boyau mais aussi le bunker de départ où sont les hommes et les blessés. Le tunnel reste impossible pendant plus de 2 heures et certains, dans le bunker, pour avoir un peu d’air frais préfèrent affronter les balles ennemies.
Des sytèmes de ventilation, tous plus ingénieux les uns que les autres, sont tentés mais restent totalement inefficaces.
Par le trou occasionné dans la porte, les allemands lancent des grenades et mettent une mitrailleuse en batterie.
Les Gi’s érigent une protection faite de sacs de terre et y installent également une mitrailleuse. Les échanges durent toute la nuit mais de façon ponctuelle.
En surface, le projet contre les Batteries E et D initialement prévus dans la nuit du 8 au 9 est remis en cause à cause du manque de clarté de la situation générale.
Le 8 Octobre 1944
Les allemands placent des charges explosives aux endroits stratégiques et répliquent aux tirs US. Ceci dure toute la journée et une partie de la nuit.
Le 3ème Bat. du 2ème Régiment d’Infanterie est arrivé en renfort et est installé dans le Bunker S.
Le Général Warnock essaie vainement de positionner les Compagnies et les Sections dans l’espace dont il dispose.
Le 9 Octobre 1944
Le matin rencontre des généraux Walker, Irwin et Warnock. Patton est absent mais il est représenté par le général Gay. Le bilan est fait des combats du 3 au 8 Octobre : 21 officiers et 485 hommes tués, blessés ou disparus. Bilan lourd face au peu d’hommes engagés et aux résultats nuls obtenus.
Faut-il poursuivre ou non cette offensive contre le Fort ?
Warnock précise que les attaques de jour coûtent chers en hommes et que la nuit cela vire au combat individuel avec des allemands présents partout sans qu’on sache par où ils arrivent. Il demande l’arrêt des combats de surface en continuant la conquète par les souterrains. Mais ce plan nécessite des renforts trop importants, au minimum 4 bataillons, pour être validé.
Gray ordonne l’arrêt des combats avec l’accord de Patton. C’est la première défaite reconnue de la 3ème Armée.
Pendant ce temps, les combats sous terre continuent et les allemands attaquent sans cesse en utilisant encore et toujours la même tactique grâce aux galeries et sorties secrètes.
Le Bunker 4 : Dans la galerie investie le 7/10, le 2ème Régiment d’Infanterie a pris le relève du 10ème et les americains améliorent leurs défenses : chicanes de murs de sacs de 2 m d’épais au sommet duquel sont placés une mitrailleuse et un bazooka. Ils entendent toujours les allemands travailler eux aussi.
A 16 h 50, une explosion énorme retentit dans la galerie. 12 hommes s’écroulent : 4 morts et 8 blessés. La fumée et les gaz blessent 23 Gi’s de plus. Cette explosion reste un mystère : voulue ou accident ? Le plafond ne s’est pas écroulé malgré les 90 kg (estimés) d’explosifs utilisés.
Le mur de barrage est reconstruit et des hommes y seront replacés.
Cela va durer encore 3 jours. Les stocks d’eau et de munitions commencent à être plus que critiques. L’hygiène n’existe plus. Morts, blessés s’entassent. Ces conditions font plus penser à des rats qu’à des hommes.
En surface : Ce n’est guère mieux. Les soldats sont bloqués dans leurs trous individuels et la moindre tentative de sortie est immédiatement sanctionnée par des tirs précis et efficaces.
La vie c’est le trou et tout se passe dans le trou : la nouriture, les besoins, le sommeil, etc…
Dans le blockhaus, on s’en sort un peu mieux : on peut se déplacer pour se degourdir les jambes, on peut s’allonger pour dormir mais les gaz, la poussière et les fumées ne sont pas des cadeaux.
Le 12 Octobre 1944
Dans la nuit du 12 au 13 Octobre, c’est l’évacuation des troupes US.
Le Fort, isolé, restera allemand.
Les allemands ne tirent que quelques rares coups de feu et les troupes d’Infanterie US descendent la colline pour se mettre à l’abri dans les bois. Un tir de barrage important protège le mouvement de repli.
Ils laissent derrière eux le Génie qui détruit tout ce qui peut encore éventuellement être utilisé par les allemands. Des engins explosifs avec retardateur (jusqu’à 6 heures) sont placés un peu partout : abris, bunker, tunnels, égouts, …soit au total plus de 3 tonnes de TNT.
Le génie évacue à son tour vers 23 h 30. Le Fort est laissé à lui même.
La 5ème Division compte 64 tués, 547 blessés et 187 disparus. Ce qui représente près de la moitié des forces d’attaques. Sans oublier les épuisés, les gazés, … bref, beaucoup de monde mis provisoirement hors de combat.
Du 13 Octobre au 7 Décembre 1944
Le Fort Driant n’est plus attaqué directement. Il sert de cible à l’aviation, reçoit des tirs de harcellement de l’Artillerie.
Patton pourtant réclame sans cesse au « Bomber Command » une intervention afin d’écraser le Fort et de « paver l’enfer de ces sales batards d’Allemands ».
Le raid démandé pour des raisons de météo et d’objectifs plus importants ailleurs n’a lieu que lors des opérations d’encerclement et de libération de la ville de Metz.
Le 7 Novembre, veille des opérations prévues, dans l’après midi vers 16 h 30 ce sont 1300 bombardiers lourds et moyens qui lachent des centaines de tonnes de bombes explosives et au Napalm sur les forts de Metz sans que le Fort Driant lui même n’ait vraiment de graves dégats.
Ce sont ensuite des tirs d’artillerie réguliers. on parle même de tirs de formation pour les nouveaux artilleurs US.
L’Infanterie n’intervient plus car les forts ne disposent plus de moyens de tir et ne gênent pas les mouvements des convois US.
Il suffit d’attendre.
Le 17 Novembre : Le Général Kittel, nouveau gouverneur de la Place de Metz depuis le 14 Novembre décide au soir que les Forts Driant et Jeanne d’Arc et le Mont Saint Quentin serviront d’ultime bastion. Les autres ouvrages doivent être évacués si la situation l’exige.
Le 23 Novembre, la 95 ème Division cède la place au 3 ème Bataillon du 2ème Reg. d’Infanterie. La mission consiste à la simple surveillance du Fort. Tous les chemins d’accès sont minés et les tentatives des allemands pour trouver de l’eau et de la nourriture n’amènent que des pertes humaines supplémentaires.
Le ravitaillement du Fort devient de moins en moins aisé. Si la route d’accès vers Ars est encore possible, elle est longue et sinueuse et régulièrement bombardée par les américains.
Au début on utilise de véhicule hippomobiles conduits par des HIWI (Hilfs Willige). Ce sont des volontaires recrutés parmi la population des territoires occupés de l’Union Soviétique et qui servent d’auxiliaires. Mais ces transports servent de cibles, subissent de lourdes pertes et les chenillés doivent être utilisés. Leur manque de discrétion alerte immédiatement les canons américains qui ouvrent alors le feu.
Après le 22 Novembre
Les conditions dans le Fort deviennent précaires. Les moteurs diesel des groupes électrogènes alimentant les batteries cuirassées ne fonctionnent plus que pendant les phases de tirs, par soucis d’économie de carburant et les artilleurs doivent, le reste du temps s’éclairer à la bougie, quand ils en disposent.
Le dernier convoi hippomobile qui ne pouvait plus redescendre du Fort parce qu’il était en passe d’être encerclé a laissé ses six chevaux le composant au Fort. Ils sont installés dans une casemate et sont progressivement abattus pour fournir un peu de viande. Il ne reste plus que des biscuits de guerre. Des tentatives de sorties nocturnes ont lieu avec comme mission de chercher des pommes de terre dans les champs d’Ars ou de voler des rations américaines.
Le bombardement de harcèlement force les allemands à rester en permanence dans les ouvrages devenus froids et humides. Ils font aussi parfois des blessés comme cet artilleur du 938 ème Régiment d’Artillerie Côtière qui manipulant la culasse d’un canon de 100 mm est projeté violemment contre la paroi de la coupole par l’explosion à l’extérieur juste devant le tube d’un obus US. Le tube ayant transmis le souffle, le soldat se blesse aux mains et au visage. Et le matériel médical manque aussi.
Les américains diffusent des messages par haut-parleurs pour rappeler que Metz est tombée. Des tracts sont lancés…Le moral est encore plus atteint quand les soldats, issus pour la plupart de Prusse Orientale, apprennent que cette région vient d’être envahie par les troupes russes. Ils s’inquiètent, à juste titre d’ailleurs, pour leur familles restées là bas.
Le Haut Commandement Allemand, à l’affut du moindre signe utilisable par la propagande, considère le Fort Driant comme une grande victoire nazi et les rapports parlent d’actions victorieuses du Hauptmann Weiler (Commandant de l’Ecole d’Officiers de Metz)… »les groupes d’assaut ont encerclés et détruits des forces ennemies bien supérieures en nombre. »
ract de propagande allemande du 14/11/1944
« Ici s’est écroulée une attaque américaine »
« Chaque mètre de terre dans le glacis de ce Fort aux portes de la Bourgogne a été survolé par des obus.
L’intention de l’Américain, de mettre la main sur le fort échoua.
De nombreux tanks Sherman étaient détruits par nos positions. Ici se trouve la coupole d’un blindé lourd qui a été arraché et projeté par un coup au but allemand. »
Le tract situe l’action aux portes bourguignones, mais il s’agit bien du Fort Driant.
Source ADFM
Le 8 Décembre 1944
Les allemands vaincus par le manque d’eau et la faim détruisent leurs armes, quelques ouvrages et se rendent.
Ils étaient encore 670
Pour information :
Le 26 Novembre : Fort Sommy du groupe fortifié Verdun rend les armes. Il avait été un des objectifs principaux de la Tête de Pont de Dornot les 7 et 8 Septembre 1944.
Le 26 et le 27 Novembre : Le Fort Marival et l’ouvrage de Bois La Dame sont retrouvés abondonnés.
Le 6 décembre : C’est le Fort Saint Quentin qui passe sous les couleurs des alliers.
Le 7 Décembre : C’est au tour du Fort Plappeville de capituler.
Le 13 Décembre, le Fort Jeanne d’Arc, le dernier à rester allemand, se rend. Il a tenu plus que les autres car il a eu droit à des parachutages de ravitaillement.
En conclusion : Les américains tirent une leçon des opérations contre Driant : il est inutile de s’acharner avec peu de moyens.
Pour les autres Forts, il est décidé de contenir les garnisons ennemies à l’intérieur des ouvrages, de prévoir un encerclement général. En attendant, des entrainements intensifs sont programmés.
Le 2ème Bataillon du 11ème Régiment d’Infanterie est à l’honneur. C’est le même Bataillon qui a déja subi et donné le meilleur lors de la tentative de traversée de la Moselle à Dornot.
Les « Diamant rouge » méritent leur nom !
Le Brigadier Général Alan D. WARNOCK commandant en second de la 5 DI.
C’est lui qui a commandé personnellement l’attaque du Fort-Driant à partir du 6 Oct.
Il est ici décoré par -peut-être le Général PATTON de dos – après les combats du Fort .
En Janvier 1945
Les allemands créent une décoration spéciale de combat : une bande de bras « Metz 1944″. Elle récompensera les défenseurs des fortifications de la ville de Metz.
Hitler décide que cette bande sera commémorative et attribuée à tout le personnel de la FahnenJunker Schule (école d’officiers)
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Et après ?
Le Fort reste terrain militaire et sert aux services de déminage de la Moselle pour la destruction des munitions et autres engins. Ils utilisent la pointe Sud de l’ouvrage central N.
De 1946 à 1949, il sert de visites commentées de cadres divers et d’officiers de réserve.
De nos jours, il est toujours terrain militaire. Un stand de tirs de plein air et occasionnels y est installé et le Fort sert de décor à des manoeuvres ou des entrainements de l’Armée Française.
L’accès est toujours inetrdit et tout est laissé à l’abondon.
Parmi les autres Forts, Jeanne d’Arc fut utilisé par l’armée de l’air et les radars.
Le seul Fort ouvert au public est le Groupe Fortifié L’Aisne (Festen Wagner) appelé aussi aujourd’hui Fort de Verny. Il est magnifiquement restauré par l’ADFM (Association pour la Découverte de la Fortification Messine). C’est un « petit Driant » car les ouvrages se ressemblent. Il suffit de contacter l’Association via le Net au http://www.fort-de-verny.org/.