Nota: La section de 5 chars du Lt.TOWNE était composée de 4 Shermans M4A3 76 mm et d'un Sherman 105 mm.
Historien de l'artillerie du XX Corps (concernant les tirs d'artillerie) :
" Nos obusiers de 240 mm et de 8 pouces (200mm) ont
été incapables de détruire ou de neutraliser les tourelles
en acier des Forts Driant et Verdun. Quelques rares coups direct ont pu être
effectués mais ils ont tout simplement glissé sans causer de
dommage"
Témoignage de John T. Russel Lt Colonel Us Army (concernant la journée du 3 Octobre)
"Le général George Patton, Officier Commandant
de la 3ème armée en Europe. Il avait signé ma promotion
à Lieutenant Colonel... J'étais Officier Commandant des Forces
pour prendre d'assaut le Fort driant. C'était très détaillé
et beaucoup de troupes d'unités différentes étaient engagées.
Cette opération avait même une maquette de sable montrant qui
devait être où et quand allait commencer l'attaque sur Driant.
Le Général Irwin avait sommé son état-major
et l'Officier Commandant de notre Régiment (Colonel Yuill) et son état-major
et moi avec mon état-major, à son Quartier Général
quelque part, je ne me souviens plus où.
Le but était de faire savoir l'enjeu. Ah oui, l'Officier
Commandant du 7ème Bataillon du Génie était aussi présent.
Bon, nous avions à peine complété l'explication sur la
maquette de sable quand la porte de son Quartier Général est
volée ouverte et le sergent a annoncé à haute voix :
"Attention". Un éclair m'est passé
par la tête qu'avec déjà un Général deux
étoiles dans la pièce, il devait s'agir d'une personnalité
importante.
C'était le Général Patton qui entrait
en demandant ce qu'il se passait. Il a regardé et écouté
comme le Général Irwin lui expliquait.
Après une dizaine de minutes il adit : "Red,
allons voir la 2ème Infanterie" - Red étant le Général
Irwin, un collègue de l'Académie Militaire de West point.
Alors il a dit : "qui va commander cette opération
?" Le Général Irwin a répondu : "le Major Russel,
au bout de la table".
Quand Patton est passé près de moi, il s'est
arrêté et a dit "bonne chance, fils" et il a quitté
la pièce.
Je ne l'oublierai jamais.
Témoignage de John T. Russel Lt Colonel Us Army (concernant les journées du 3 au 5 Octobre)
Le
Lieutenant Général Walton H. Walker, Officier Commandant du
20ème Corps est venu au Quartier Général du Colonel Yuill,
le matin même après que l'assaut sur Driant ait commencé.
Il essayait d'être comme Patton, mais il ne lui arrivait
pas à la cheville. Il a failli nous faire relever, le Colonel Yuill
et moi, et je ne blague pas. Il pensait que nous ne travaillions pas assez
fort, et que maintenant nous aurions dû avoir balayé Driant.
Je savais de source, pourquoi il n'en était pas ainsi, qu'il ne s'agissait
pas d'un manque de "force de travail".
Mais je ne lui ai rien dit. De toute façon, le jour
suivant mes Forces et les unités engagées ont été
relevées. Nous avions été remplacés par l'Officier
Commandant Assistant de Division, le Brigadier Général Warnock
ainsi que des unités d'Infanterie des 2ème et 10 ème
Bataillons.
Je connaissais Warnok De Custer quand il était venu
me dire, "Ruusel, bon diable, pourquoi as-tu fait craquer cet endroit
?" J'ai répondu : "Les ordres, mon Général.
Bonne chance..."Il a dit : "C'est aussi pourquoi nous sommes ici,
-les ordres ! S'il était possible de le faire, votre groupe l'aurait
fait".
C'était un bon officier avec une excellente expérience d'Infanterie.
Ses forces ont duré deux jours, n'ont rien obtenu et il a été
relevé
Témoignage
de Harry M. "Pete" Smith Lieutenant Colonel Us Army (concernant
la période du 27 Septembre au 9 Octobre)
Vers la fin Septembre 1944, le Régiment de la 11ème
Infanterie a attaqué le côté Nrd Ouest du fort sans aucun
succès.
Alors, au début d'Octobre, une seconde attaque fut lancée
sur le côté Sud-Est du Fort. Je pense que c'était la compagnie
B, commandée par le Capitaine Garry ("GI") Anderson et la
Compagnie "G" commandée par le Capitaine Jack Gerrie, qui
avaient établi un pied-à-terre.
Après l'attaque initiale et l'élément
de surprise perdu, les Fort adjacents comme le Groupe Verdun et d'autres ont
couvert l'endroit de rafales de feu, en rendant tout à fait impossible
de rester sur le terrain. Les Compagnies B et G ont tenu l'emplacement. Le
Colonel Yuil, Commandant du régiment m'a donné l'ordre d'aller
dans le Fort et de prendre commande des troupes à l'intérieur.
C'est ce que j'ai fait et j'ai gardé le commandement jusqu'à
ce que nous soyons relevés par un élémnt du Régiment
de la 2ème Infanterie. Je pense que nous l'avons gardé environ
15 jours.
Quand la Division a décidé de se servir des
troupes autres que la 11ème Infanterie, ils ont installé une
opération appelée "Mission Spéciale Warnock"
avec comme commandant, le Brigadier Général Warnock (Assistant
Commandant de Division).
Après avoir passé le commandement du Fort
à la 2ème Infanterie, je suis retourné au Quartier Général
du Général Warnock où il m'a offert une bouteille de
Scotch. Nous nous sommes assis et nous avons bu.
Témoignage d'un soldat allemand du fort -OCTOBRE 44
"...Je fus
affecté au Fort-Driant juste après les durs combats du mois
d'octobre où des élèves officiers avaient repoussé
une forte attaque US.
Il y avait là quelques épaves de tanks américains
près d'une batterie .Ils avaient été détruits
par nos " Panzerknacker" ( casseur de char ) . Mais un des Shermans*
était intact et en parfait état de marche. Avec d'autres
camarades , nous reçumes l'ordre de donner un coup de main pour
l'évacuer vers Metz .Je me souviens d'etre monté dans la
caisse et de m'etre installé à la place avant droite ( celle
du radio-mitrailleur ).
Un gars des troupes blindées s'est mis aux commandes. Il a manipulé
quelques boutons et le moteur a démarré ,il a passé
la 1ère vitesse, accéléré, le char a commencé
à avancer et là, il y a eu une formidable explosion .
Nous venions de rouler sur une de nos propres mines !
Je fus projeté à l'intérieur du char , ma tête
heurta violemment la paroi d'acier et je m'évanouis victime d'une
forte commotion cérébrale..."
*NOTA : Il s'agit du Sherman du Sgt.Paul G.OTTO .Lui et son équipage furent fait prisonnier dans la nuit du 3 au 4 octobre près de la "batterie D". Encerclés , isolés et menacés de destruction par "panzerfaust ", ils n'eurent pas le choix , ils sortirent du char et se rendirent.
Interrogatoire de l'Unteroffizier Wolgang Helwig, artilleur au Fort Driant, le 9 Décembre 1944
Des
prisonniers du Fort Driant le 8 Décembre 1944, seul l'Unteroffizier
Wolfgang Helwig était présent dans le Fort durant les assauts
de la 5ème Division d'Infanterie en Octobre 1944.
D'après
Helwig et d'autres prisonniers, il apparait que la garnison initiale fut relevée
du Fort pour d'autres missions.durant Octobre.
Helwig
faisait partie d'un détachement d'environ 250 hommes qui arrivèrent
au Fort dans la nuit du 3 au 4 Septembre.
Ce détachement était composé d'égarés de
différentes unités et incluait 50 Junkers de l'Ecole de Metz.
Il était commandé par l'Hauptmann Weiler, un instructeur de
l'école d'officiers. Weiler était décrit comme un bon
soldat mais apparemment pas très aimé ni respecté de
ses hommes. Il n'y avait pas d'autres officiers dans le Fort.
Avant
l'arrivée de ce détachement il n'y avait personne dans le Fort.
Les canons des batteries étaient en état de marche mais Helwig,
artilleur, s'en méfiait. Il les décrit comme de vieux canons
en place depuis la construction du Fort.
Les
grenadiers avaient confiance au Fort mais ne pensaient pas être assez
nombreux et avoir suffisemment d'armes d'appui pour tenir contre un puissant
assaut.
Helwig
était apparemment le seul artilleur expérimenté dans
le Fort. Dans un premier temps, il prit en charge les 2 canons de la Batterie
Moselle. Durant la tentative de traversée de la Moselle à Dornot,
les 3 observatoires cuirassés de la Batterie avaient une vue claire
du site de franchissement et celle-ci tirait dessus continuellement.Cependant
les autres batteries du Fort ne tirèrent pas à cause du manque
d'artilleurs confirmés.
Pendant la première attaque du 27 Septembre il n'y eut pas d'autres renforts. Les bombardements préliminaires (chasseurs bombardiers avec bombes de 500 livres et au napalm) ne causèrent pas de dommages.Les bombes au napalm étaient "curieuses". Les tirs d'artillerie firent quelques dommages mais il n'y eut pas de victime durant l'attaque. Après cet assaut, la garnison avait pris confiance pour repousser d'autres attaques.
Le bombardement d'artillerie lourde avait fendu le plafond de certaines casemates et abris mais sans les percer. Cependant la précision des tirs était stupéfiante. Personne n'osait sortir des casemates.